Le 1er site d’information sur l’actualité. Retrouvez ici une archive du 07 mai 1952 sur le sujet L'ENFANCE ET LA JEUNESSE DE VICTOR HUGO
25 Août 2016 "Tout se transfigure dans la lumière et par la lumière." "Le prodige de ce grand départ céleste qu’on appelle la mort, c’est que ceux qui partent ne s’éloignent point. Ils sont dans un monde de clarté, mais ils assistent, témoins attendris, à notre monde de ténèbres. Ils sont en haut et tout ! qui que vous soyez, qui avez vu s’évanouir dans la tombe un être cher, ne vous croyez pas quittés par lui. Il est toujours là . Il est à côté de vous plus que jamais. La beauté de la mort, c’est la présence. Présence inexprimable des âmes aimées, souriant à nos yeux en larmes. L’être pleuré est disparu, non parti. Nous n’apercevons plus son doux visage ; nous nous sentons sous ses ailes. Les morts sont les invisibles, mais ils ne sont pas les justice à la mort. Ne soyons point ingrats envers elle. Elle n’est pas, comme on le dit, un écroulement et une embûche. C’est une erreur de croire qu’ici, dans cette obscurité de la fosse ouverte, tout se perd. Ici, tout se retrouve. La tombe est un lieu de restitution. Ici l’âme ressaisit l’infini ; ici elle recouvre sa plénitude ; ici elle rentre en possession de toute sa mystérieuse nature ; elle est déliée du corps, déliée du besoin, déliée du fardeau, déliée de la fatalité. La mort est la plus grande des libertés. Elle est aussi le plus grand des progrès. La mort, c’est la montée de tout ce qui a vécu au degré supérieur. Ascension éblouissante et sacrée. Chacun reçoit son augmentation. Tout se transfigure dans la lumière et par la lumière. Celui qui n’a été qu’honnête sur la terre devient beau, celui qui n’a été que beau devient sublime, celui qui n’a été que sublime devient bon."Discours de Victor Hugo sur la tombe d'Emily de Putron Tags Mort, Dieu
LesContemplations sont un recueil de poèmes, écrit par Victor Hugo, publié en 1856.Il est composé de 158 poèmes rassemblés en six livres. La plupart de ces poèmes ont été écrits entre 1841 et 1855, mais les poèmes les plus anciens de ce recueil datent de 1830. Les Contemplations sont un recueil du souvenir, de l’amour, de la joie mais aussi de la mort, du
Restauration Waterloo, signé Napoléon, Hugo ou Cambronne ? C’est une vraie question, citations à l’appui ! C’est en tout cas le dernier combat de l’empereur et la bataille la plus commentée au monde - avant ou après la victoire d’Austerlitz ? Les commentaires sont allégés, les coupes signalées … Retrouvez l’intégralité dans nos Chroniques de l’Histoire en citations. Derrière un mamelon, la garde était massée. La garde, espoir suprême, et suprême pensée […] Tranquille, souriant à la mitraille anglaise, La garde impériale entra dans la fournaise. »1943 1802-1885, Les Châtiments, L’Expiation 1853 Napoléon engage contre l’anglais Wellington la Vieille Garde l’élite, à côté de la Jeune et de la Moyenne Garde … La Garde, décimée, recule en ordre … L’armée napoléonienne se débande, pour la première fois. Seule la partie de la garde commandée par Cambronne tient encore les lignes. Un général anglais leur cria Braves Français, rendez-vous ! Cambronne répondit Merde ! […] Foudroyer d’un tel mot le tonnerre qui vous tue, c’est vaincre. »1944 Victor HUGO 1802-1885, Les Misérables 1862 Le mot de Cambronne » est passé à la postérité anecdote rapportée par Hugo dans son roman … Cambronne, engagé parmi les volontaires de 1792, participe aux campagnes de la Révolution et de l’Empire. Major général de la garde impériale, il suit Napoléon à l’île d’Elbe, revient avec lui en 1815, est fait comte et pair de France sous les Cent-Jours et s’illustre à Waterloo, dans ce dernier carré » de la Vieille Garde … La garde meurt et ne se rend pas. »1945 Général CAMBRONNE 1770-1842, paroles gravées sur le socle en granit de sa statue à Nantes sa ville natale … Il n’est cependant pas sûr que cette phrase ait été prononcée à Waterloo, Cambronne l’a démenti Je n’ai pas pu dire la Garde meurt et ne se rend pas’, puisque je ne suis pas mort et que je me suis rendu. » … Le Merde » est sans doute plus authentique, dans le feu de l’action, même si le général en refusa également la paternité. Garde. – La garde meurt et ne se rend pas ! Huit mots pour remplacer cinq lettres. »1946 Gustave FLAUBERT 1821-1880, Dictionnaire des idées reçues posthume, 1913 La plus grande défaite de Napoléon fera sa gloire L’homme qui a gagné la bataille de Waterloo, c’est Cambronne », dit Victor Hugo. Waterloo ! Waterloo ! Waterloo ! Morne plaine !Comme une onde qui bout dans une urne trop pleine,Dans ton cirque de bois, de coteaux, de vallons,La pâle mort mêlait les sombres bataillons. »1947 Victor HUGO 1802-1885, Les Châtiments, L’Expiation 1853 Napoléon est contraint d’ordonner la retraite perte de 45 000 hommes dont 30 000 Français. Waterloo est la bataille la plus commentée au monde, entre mythe, légende et réalité. La bataille de Waterloo a été gagnée sur les terrains de jeu d’Eton. »1948 Duc de WELLINGTON 1769-1852. Revue politique et littéraire revue bleue 1932 Principal artisan de la victoire anglaise de Waterloo, assistant à un match de cricket à Eton, il témoigne de la foi toute patriotique en ce sport national – même s’il n’est pas personnellement un grand sportif … Depuis la tragique guerre d’Espagne, il a multiplié les victoires contre les armées napoléoniennes, jusqu’à ce dernier acte du 18 juin 1815. Waterloo n’est point une bataille c’est le changement de front de l’univers. »1949 Victor HUGO 1802-1885, Les Misérables 1862 Dans ce roman en dix volumes, Hugo brosse une vaste fresque historique, sociale, humaine. Et Waterloo demeure à jamais l’un des moments clés de l’histoire de la France.
Gouverner", une Nuit d’archives sur le thème des Rendez-vous de l'histoire de Blois 2020, avec Alain Juppé (10/11) : Charles de Gaulle : "C’est ici que réapparut l’État légitime qui reposait sur l’intérêt et sur le sentiment de la nation"
403 ERROR The Amazon CloudFront distribution is configured to block access from your country. We can't connect to the server for this app or website at this time. There might be too much traffic or a configuration error. Try again later, or contact the app or website owner. If you provide content to customers through CloudFront, you can find steps to troubleshoot and help prevent this error by reviewing the CloudFront documentation. Generated by cloudfront CloudFront Request ID 38_ZAOAgOr2S7AxFob3Bp2tqyR7Scqd0MsolickVz4xr4_AKoGN46Q==
Cest dans le même esprit que, dans un autre texte de 1842, non-publié celui-là , l'adversaire de la peine de mort qu'est Victor Hugo [30] évoque l'arrivée de la « civilisation » à Alger, devant les yeux étonnés d'un « groupe nombreux, hommes, femmes, arabes, juifs, européens, accourus et amassés autour du bateau à vapeur » qui l'a amenée depuis la France : il s'agit d'une
Victor Hugo, "Pour Dieu, contre ses prêtres"Je donne cinquante mille francs aux pauvres, je désire être porté au cimetière dans leur corbillard, je refuse l'oraison de toutes les Eglises, je demande une prière à toutes les âmes, je crois en Dieu." Telles sont les célèbres ultimes volontés de Victor Hugo et les dernières lignes écrites de sa main, trois jours avant sa mort, le 22 mai 1885. Le départ fait entre Dieu et ses prêtres semble donc clair. Au premier, plus que le respect, la croyance ; aux autres, plus que le rejet, la détestation. Cette allergie à l'oraison, où plutôt cette interrogation sur la légitimité de l'intercession entre Dieu et les hommes, Victor Hugo l'avait, bien avant ses derniers instants, maintes fois formulée. On songe à ce passage de La légende des siècles 1877 "Je dois faire appeler cet homme Offre limitée. 2 mois pour 1€ sans engagement sur ma fosse ? [...] Est-ce que sa voix porte au-delà de la terre ? Est-ce qu'il a le droit de parler au mystère ? Est-ce qu'il est ton prêtre ? Est-ce qu'il sait ton nom ? Je vois Dieu dans les cieux faire signe que non." On ne saurait toutefois en conclure que Victor Hugo exècre sans nuance l'ensemble des hommes d'Eglise et a fortiori qu'il écarte toute conversation avec Dieu, c'est-à -dire toute prière. Si la figure de l'archidiacre Claude Frollo, dans Notre-Dame de Paris, tourmenté par le sexe, n'est pas particulièrement flatteuse pour le clergé, la représentation de l'évêque de Digne, Monseigneur Bienvenu, offrant l'hospitalité à Jean Valjean, le réprouvé, est, elle, très bienveillante. Si bienveillante d'ailleurs, que George Sand en était navrée et que Michelet ne décoléra pas "Il y a eu, cette année, deux choses qui m'ont fait bien mal", écrit-il à la sortie des Misérables, "D'abord, la mort de mon fils ; et puis le roman d'Hugo ! Comment ! Il a fait un évêque estimable et un couvent intéressant ! Il faut être comme Voltaire un ennemi de vos idées, de vos principes, il faut le peindre toujours comme un gueux, comme un coquin, comme un pédéraste." On le voit, nos deux monstres sacrés du siècle du Progrès avaient le sens de la nuance ! Sur la prière, maintenant. Jean-Marc Hovasse fait cette remarque que si "il y a des catholiques qui ne pratiquent pas, Hugo était plutôt, sur cette question si importante de la prière, un pratiquant qui n'était pas catholique". Dans La prière pour tous, la pièce la plus longue des Feuilles d'automne, Victor Hugo se charge de tous les péchés du monde et seul l'enfant vierge et pur a quelque chance de nous racheter. C'est d'ailleurs pourquoi le dogme de l'Immaculée Conception, proclamé en 1854, remplira le poète d'une sainte fureur anticléricale. "En présupposant que tous les enfants portent en eux le péché originel", remarque encore Jean-Marc Hovasse, le dogme "anéantit du même coup le premier fondement de la religion" de Victor Hugo. On a compris que si le titan des lettres entretenait avec Dieu une intime complicité - celle que deux démiurges peuvent nourrir -, que si, en moraliste, il entendait bien "parler à Jésus comme à Socrate", que si, même, il avait à coeur de respecter les hommes de foi, sa détestation fougueuse était tout entière réservée au "parti prêtre". Elle se déchaîna, notamment, dans la lutte contre la loi Falloux et, en cela, Victor Hugo a bien mérité sa place au panthéon des saints laïcs. Les plus lus OpinionsLa chronique de Pierre AssoulinePierre AssoulineEditoAnne RosencherChroniquePar Gérald BronnerLa chronique d'Aurélien SaussayPar Aurélien Saussay, chercheur à la London School of Economics, économiste de l'environnement spécialiste des questions de transition énergétique
Tags poésie française - site de poésie francophone - poesie - lire gratuitement Ce que c'est que la mort - Ce que c'est que la mort commentaire - Ce que c'est que la mort commentaire composé - Ce que c'est que la mort de Victor Hugo - écouter Ce que c'est que la mort gratuitement - acheter Ce que c'est que la mort - description de Victor Hugo - Ce que c'est
Vous êtes ici Accueil Histoire Grands dis... Victor Hugo 15 septembre 1848 Contenu de l'article Victor Hugo abolition de la peine de mort 15 septembre 1848 Toute sa vie Victor Hugo a été un farouche abolitionniste. Ce combat contre la peine de mort est d'abord mené au moyen de son oeuvre littéraire. Dans deux romans, Le dernier jour d'un condamné 1829 et Claude Gueux 1834, il dépeint la cruauté des exécutions capitales auxquelles il a assisté dans son enfance. S'il avoue que l'écriture l'a libéré d'une culpabilité, il ajoute, dans la préface de 1832 du dernier jour d'un condamné, que se laver les mains est bien, empêcher le sang de couler serait mieux ». Élu pair de France, Victor Hugo tente sans succès de convaincre ses collègues lors du procès de Pierre Lecomte, accusé de tentative d'assassinat sur Louis-Philippe, d'écarter le châtiment suprême. Mais, c'est au cours de la séance de l'Assemblée constituante du 15 septembre 1848 qu'il prononce son discours le plus célèbre pour l'abolition de la peine de mort. Déjà , en 1830, à l'Assemblée nationale, cette question avait donné lieu à un débat public. La proposition de loi de Destutt de Tracy déposée le 17 août 1830 est suivie d'un vote par la Chambre des députés d'une Adresse au Roi demandant l'abolition. Puis la loi du 28 avril 1832 modifiant le code pénal supprime neuf cas passibles de la peine capitale complot sans attentat, fausse monnaie, contrefaçon des sceaux de l'Etat, certains incendies volontaires, vol avec circonstances aggravantes notamment et généralise les circonstances atténuantes. En 1838 ont lieu de nouveaux débats au cours desquels intervient Lamartine. En 1848 deux jours après la proclamation de la Deuxième République, un décret du Gouvernement provisoire abolit la peine de mort en matière politique. Dans une lettre à Lamartine du 27 février 1848, Victor Hugo approuve l'abolition. Candidat à l'Assemblée constituante lors du scrutin complémentaire du 4 juin 1848, il explique, dans sa profession de foi du 26 mai 1848, ce qu'il attend de la République une liberté sans usurpation et sans violence, une égalité qui admettra la croissance naturelle de chacun, une fraternité non de moines dans un couvent, mais d'hommes libres, donnera à tous l'enseignement comme le soleil donne la lumière. » Après les émeutes de juin, il intervient, pendant tout le mois de juillet, en faveur de nombreux prisonniers politiques menacés d'exécution et de déportation. Quelques mois après la proclamation de la République, il s'agit pour les représentants de la Nation de la doter d'une Constitution. L'article 5 du projet, inspiré par le développement du romantisme révolutionnaire et par le fait que dans une période si troublée les opposants d'aujourd'hui, parfois qualifiés de criminels », ont vocation à devenir les dirigeants de demain, dispose que la peine de mort est abolie en matière politique ». Trois députés, Coquerel, Rabuan et Buvignier, déposent alors des amendements identiques visant à supprimer les mots en matière politique. », ce qui a pour conséquence de proposer d'étendre l'abolition aux crimes de droit commun. C'est pour soutenir cette rédaction de l'article que Victor Hugo intervient à l'improviste », mais il ne parvient pas à la faire adopter. Les amendements sont rejetés par 498 voix contre 216. Victor Hugo poursuivra ce combat jusqu'à sa mort. Lors de l'exil, il mènera une campagne auprès de la population de Guernesey pour la commutation de la peine du criminel John Tapner et échoue face à l'inflexibilité du secrétaire d'État de l'Intérieur, Lord Palmerston. Ses espoirs de voir sa cause progresser avec le retour de la République seront déçus par la sanglante répression des communards ».Pour autant, ce discours constituera une référence pour ceux qui militeront pour l'abolition de la peine de mort jusqu'à la loi du 9 octobre 1981. Le citoyen Victor Hugo. Messieurs, comme l'honorable rapporteur de votre commission, je ne m'attendais pas à parler sur cette grave et importante matière. Je regrette que cette question, la première de toutes peut-être, arrive au milieu de vos délibérations presque à l’improviste, et surprenne les orateurs non préparés. Quant à moi, je dirai peu de mots, mais, ils partiront du sentiment d’une conviction profonde et ancienne. Vous venez de consacrer l’inviolabilité du domicile ; nous vous demandons de consacrer une inviolabilité plus haute et plus sainte encore ; l’inviolabilité de la vie humaine. Messieurs, une constitution, et surtout une constitution faite par et pour la France, est nécessairement un pas dans la civilisation ; si elle n’est point un pas dans la civilisation, elle n’est rien. Très bien ! très bien ! Eh bien, songez-y ! Qu’est-ce que la peine de mort ? La peine de mort est le signe spécial et éternel de la barbarie. Mouvement. Partout où la peine de mort est prodiguée, la barbarie domine ; partout où la peine de mort est rare, la civilisation règne. Mouvement. Ce sont là des faits incontestables. L’adoucissement de la pénalité est un grand et sérieux progrès. Le 18° siècle, c’est là une partie de sa gloire, a aboli la torture ; le 19° abolira certainement la peine de mort. Adhésion à gauche. Plusieurs voix. Oui ! oui ! Le citoyen Victor Hugo. Vous ne l’abolirez pas peut-être aujourd’hui ; mais, n’en doutez pas, vous l’abolirez ou vos successeurs l’aboliront demain ! Les mêmes voix. Nous l’abolirons ! Agitation. Le citoyen Victor Hugo. Vous écrivez en tête du préambule de votre constitution En présence de Dieu, » et vous commenceriez par lui dérober, à ce Dieu, ce droit qui n’appartient qu’à lui, le droit de vie et de mort. Très bien ! très bien ! Messieurs, il y a trois choses qui sont à Dieu et qui n’appartiennent pas à l’homme l’irrévocable, l’irréparable, l’indissoluble. Malheur à l’homme s’il les introduit dans ses lois ! Mouvement. Tôt ou tard elles font plier la société sous leur poids, elles dérangent l’équilibre nécessaire des lois et des mœurs, elles ôtent à la justice humaine ses proportions ; et alors il arrive ceci, réfléchissez-y, messieurs, Profond silence que la loi épouvante la conscience ! Sensation. Messieurs, je suis monté à cette tribune pour vous dire un seul mot, un mot décisif, selon moi ; ce mot, le voici Écoutez ! écoutez ! Après février, le peuple eut une grande pensée le lendemain du jour où il avait brûlé le trône, il voulut brûler l’échafaud. Très bien ! — Sensation. Ceux qui agissaient sur son esprit alors ne furent pas, je le regrette profondément, à la hauteur de son grand cœur. A gauche Très bien ! Le citoyen Victor Hugo. On l’empêcha d’exécuter cette idée sublime. Eh bien, dans le premier article de la constitution que vous vous votez, vous venez de consacrer la première pensée du peuple, vous avez renversé le trône; maintenant consacrez l’autre, renversez l’échafaud. Vif assentiment sur plusieurs bancs.Je vote l’abolition pure, simple et définitive de la peine de mort.
Ceque dit la bouche d’ombre Victor Hugo. on Les Contemplations Dernier poème du recueil des Contemplations, long de plus de 800 vers, et précédant l'épilogue dédiée à sa fille décédée
Voici 3 textes de Victor Hugo décrivant des exécutions capitales au XIX° siècle Son combat contre la peine de mort fut permanent. Il écrivit » le dernier jour d’un condamné » dès 1832 et utilisa tout son talent de poète, de romancier et d’orateur pour peser de tout son poids pour l’abolition de tous les gibets. Il ne refusa jamais de prêter son nom pour aider à un recours en grâce. Dans ces trois textes, il n’hésite pas à théâtraliser l’exécution, à faire ressortir les détails les plus terribles pour arriver à son effet. C’est magistral. Thierry Poinot Victor Hugo contre la peine de mort Le dernier jour d’un condamné, préface de 1832, extrait Il faut citer ici deux ou trois exemples de ce que certaines exécutions ont eu d’épouvantable et d’impie. Il faut donner mal aux nerfs aux femmes des procureurs du roi. Une femme c’est quelque fois une conscience. Dans le midi, vers la fin du mois de novembre dernier, nous n’avons pas bien présent à l’esprit le lieu, le jour, ni le nom du condamné, mais nous les retrouverons si l’on conteste les faits, et nous croyons que c’est à Pamiers ; vers la fin de septembre donc, on vient trouver un homme dans sa prison, où il jouait tranquillement aux cartes on lui signifie qu’il faut mourir dans deux heures, ce qui le fait trembler de tous ses membres, car, depuis six mois qu’on l’oubliait, il ne comptait plus sur la mort ; on le rase, on le tond, on le garrotte, on le confesse; puis on le brouette entre 4 gendarmes, et à travers la foule, au lieu de l’exécution. Jusqu’ici rien que de simple. C’est comme cela que cela se fait. Arrivé à l’échafaud, le bourreau le prend au prêtre, l’emporte, le ficelle sur la bascule, l’enfourne, je me sers ici d’argot, puis il lâche le couperet. Le lourd triangle de fer se détache avec peine, tombe en cahotant dans ses rainures, et, voici l’horrible qui commence, entame l’homme sans le tuer. L’homme pousse un cri affreux. Le bourreau, déconcerté, relève le couperet et le laisse retomber. Le couperet mord le cou du patient une seconde fois, mais ne le tranche pas. Le patient hurle, la foule aussi. Le bourreau rehisse encore le couperet, espérant mieux du troisième coup. Point. Le troisième coup fait jaillir un troisième ruisseau de sang de la nuque du condamné, mais ne fait pas tomber la tête. Abrégeons. Le couteau remonta et retomba cinq fois , cinq fois il entama le condamné, cinq fois le condamné hurla sous le coup et secoua sa tête vivante en criant grâce ! Le peuple indigné prit des pierres et dans sa justice se mit à lapider le misérable bourreau. Le bourreau s’enfuit sous la guillotine et s’y tapit derrière les chevaux des gendarmes. Mais vous n’êtes pas au bout. Le supplicié se voyant seul sur l’échafaud, s’était redressé sur la planche, et là , debout, effroyable, ruisselant de sang, soutenant sa tête à demi coupée qui pendait sur son épaule, il demandait avec de faibles cris qu on vint le détacher. La foule, pleine de pitié, était sur le point de forcer les gendarmes et de venir à l’aide du malheureux qui avait subit cinq fois son arrêt de mort. C’est en ce moment là qu’un valet du bourreau, jeune home de vingt ans, monte sur l’échafaud, dit au patient de se retourner pour qu’il le délie, et, profitant de la posture du mourant qui se livrait à lui sans défiance, saute sur son dos et se met à lui couper péniblement ce qui lui restait de cou avec je ne sais quel couteau de boucher. Cela s’est fait. Cela s’est vu. Oui. Aux termes de la loi, un juge a dû assister à cette exécution. D’un signe il pouvait tout arrêter. Que faisait-il donc de sa voiture, cet homme pendant qu’on massacrait un homme ? Que faisait-il ce punisseur d’assassins, pendant qu’on assassinait en plein jour, sous ses yeux, sous le souffle de ses chevaux, sous la vitre de sa portière ? A Dijon, il y a trois mois, on a mené au supplice une femme. Une femme ! Cette fois encore, le couteau du docteur Guillotin a mal fait son service. La tête n’a pas été tout à fait coupée. Alors les valets de l’exécuteur se sont attelés aux pieds de la femme, et à travers les hurlements, de la malheureuse, et à force de tiraillements et de soubresauts, ils lui ont arraché la tête par arrachement. A Paris, nous revenons au temps des exécutions secrètes. Comme on n’ose plus décapiter en grève [ la place de Grève était la place des exécutions capitales] depuis juillet [1830], comme on a peur, comme on est un lâche, voici ce qu’on fait. On a pris dernièrement à Bicêtre un homme, un condamné à mort, un nommé Désandrieux je crois ; on l’a mis dans une espèce de panier traîné sur deux roues, clos de toutes parts, cadenassé et verrouillé ; puis, un gendarme en tête, un gendarme en queue, à petit bruit et sans foule, on a été déposer le paquet à la barrière déserte de Sait Jacques [ Cela marque la sortie de Paris]. Arrivés là , il était huit heures du matin, à peine jour, il y avait une guillotine toute fraîche dressée et pour public quelques douzaines de petits garçons groupés sur des tas de pierres voisins autour de la machine inattendue ; on a tiré l’homme du panier, et, sans lui donner le temps de respirer, furtivement, sournoisement, honteusement, on lui a escamoté la tête. Cela s’appelle un acte public et solennel de haute justice. Infâme dérision ! Le 11 juin 1851, Victor Hugo défend son fils Charles accusé de manquement grave au respect de la Loi » devant le tribunal. Il avait relaté une exécution capitale particulièrement atroce. Quoi ? Quoi ? Un homme, un homme, un condamné, un misérable homme est traîné, un matin, sur une de nos places publiques ; là il trouve l’échafaud ; il se révolte, il se débat, il refuse de mourir. Il est tout jeune encore, il a vingt-neuf ans à peine. Mon Dieu ! On va ma dire c’est un assassin ! Mais écoutez deux exécuteurs le saisissent, il a les mains liées, les pieds liés, il repousse les deux exécuteurs. Une lutte affreuse s’engage. Le condamné embarrasse ses pieds garrottés dans l’échelle patibulaire, il se sert de l’échafaud contre l’échafaud. La lutte se prolonge, l’horreur parcourt la foule. Les exécuteurs, la sueur et la honte au front, pâles, haletants, terrifiés, désespérés – de je ne sais quel horrible désespoir-, courbés sous cette réprobation publique qui devrait se borner à condamner la peine de mort et qui a tort d’écraser l’instrument passif, le bourreau, les exécuteurs font des efforts sauvages. Il faut que la force reste à la Loi, c’est la maxime. L’homme se cramponne à l’échafaud et demande grâce, ses vêtements sont arrachés, ses épaules nues sont en sang. Il résiste toujoursŠEnfin, après trois quarts d’heure, oui, trois quart d’heureŠici l’avocat général fait un signe de dénégation On nous chicane sur les minutes, disons trente cinq minutes de cet effort monstrueux, de ce spectacle sans nom, de cette agonie, agonie pour tout le monde, entendez-vous bien ! agonie pour le peuple qui est là autant que pour le condamné, après ce siècle d’angoisse, Messieurs les jurés, on ramène le misérable à la prison. Le peuple respire. Le peuple croit l’homme épargné. Point ! Et le soir, on prend un renfort de bourreaux, on garrotte l’homme de telle sorte qu’il ne soit plus qu’une chose inerte, et à la nuit tombée on le rapporte sur la place publique, pleurant, hurlant, hagard, tout ensanglanté, appelant la vie, appelant Dieu, appelant son père et sa mère, car devant la mort cet homme était redevenu un enfantŠOn le hisse sur l’échafaud et sa tête tombe ! Jamais le meurtre légal n’est apparu avec plus de cynisme et d’abomination. » Cité par J-F Kahn dans L’Extraordinaire Métamorphose ou cinq ans de la vie de Victor Hugo 1847-1851 » ed. Le Seuil. Il s’agit d’une lettre envoyée par Victor Hugo au ministre de l’intérieur anglais Lord Palmerston le lendemain de l’exécution de Tapner. Tapner était un assassin qui fut pendu à Guernesey, île anglaise sur laquelle Victor Hugo était en exil. Dès le point du jour une multitude immense fourmillait aux abords de la geôle. Un jardin était attenant à la prison. On y avait dressé l’échafaud. Une brèche avait été faite au mur pour que le condamné passât. A huit heures du matin, la foule encombrant les rues voisines, deux cents spectateurs privilégiés » étant dans le jardin, l’homme a paru à la brèche. Il avait le front haut et le pas ferme ; il était pâle ; le cercle rouge de l’insomnie entourait ses yeux. Le mois qui venait de s’écouler venait de le vieillir de vingt années. Cet homme de trente ans en paraissait cinquante. Un bonnet de coton blanc profondément enfoncé sur la tête et relevé sur le front, – dit un témoin oculaire, – vêtu de la redingote brune qu il portait aux débats, et chaussé de vieilles pantoufles », il a fait le tour d’une partie du jardin dans une allée exprès. Les bordiers, le shérif, le lieutenant-shérif, le procureur de la reine, le greffier et le sergent de la reine l’entouraient. Il avait les mains liées ; mal, comme vous allez voir. Pourtant, selon l’usage anglais, pendant que les mains étaient croisées par les liens sur la poitrine, une corde rattachait les coudes derrière le dos. Il marchait l’¦il fixé sur le gibet. Tout en marchant il disait à voix haute Ah mes pauvres enfants ! A côté de lui, le chapelain Bouwerie, qui avait refusé de signer la demande en grâce, pleurait. L’allée sablée menait à l’échelle. Le n¦ud pendait. Tapner a monté. Le bourreau d’en bas tremblait ; les bourreaux d’en bas sont quelquefois émus. Tapner s’est mis lui-même sous le n¦ud coulant et y a passé son cou, et, comme il avait les mains peu attachées, voyant que le bourreau, tout égaré, s’y prenait mal, il l’a aidé. Puis, comme s’il pressentait ce qui allait suivre, » – dit le même témoin, – il a dit Liez-moi donc mieux les C’est inutile, a répondu le bourreau. » Tapner étant ainsi debout dans le n¦ud coulant, les pieds sur la trappe, le bourreau a rabattu le bonnet sur son visage, et l’on a plus vu de cette face pâle qu’une bouche qui priait. La trappe, prête à s’ouvrir sous lui, avait environ deux pieds carrés. Après quelques secondes, le temps de se retourner, l’homme des hautes ¦uvres » a pressé le ressort de la trappe. Un trou s’est fait sous le condamné, il y est tombé brusquement, la corde s’est tendue, le corps a tourné, on a cru l’homme mort. On pensa, dit le témoin, que Tapner avait été tué raide par la rupture de la moelle épinière. » Il était tombé de quatre pieds de haut [1,2 mètre], et de tout son poids, et c’était un homme de haute taille ; et le témoin ajoute Ce soulagement des c¦urs oppressés ne dura pas deux minutes. » Tout à coup, l’homme, pas encore cadavre et déjà spectre, a remué ; les jambes se sont élevées et abaissées l’une après l’autre comme si elles essayaient de monter des marches dans le vide, ce qu’on entrevoyait de la face est devenu horrible, les mains, presque déliées, s’éloignaient et se rapprochaient comme pour demander assistance, » dit le témoin. Le lien des coudes s’était rompu à la secousse de la chute. Dans ces convulsions, la corde s’est mise à osciller, les coudes du misérable ont heurté le bord de la trappe, les mains s’y sont cramponnées, le genou droit s’y est appuyé, le corps s’est soulevé, et le pendu s’est penché sur la foule. Il est retombé, puis a recommencé. Deux fois, dit le témoin. La seconde fois il s’est dressé à un pied de hauteur ; la corde a été à un moment lâche. Puis il a relevé son bonnet et la foule a vu ce visage. Cela durait trop, à ce qu’il paraît. Il a fallu finir. Le bourreau, qui était descendu, est remonté, et a fait, je cite toujours le témoin oculaire, lâcher prise au patient. » La corde avait dévié ; elle était sous le menton ; le bourreau l’a remise sous l’oreille après quoi il a pressé les épaules. » Le bourreau et le spectre ont lutté un moment ; le bourreau a vaincu. Puis cet infortuné, condamné lui-même, s’est précipité dans le trou où pendait Tapner, lui a étreint les deux genoux et s’est suspendu à ses pieds. La corde s’est balancée à un moment, portant le patient et le bourreau, le crime et la loi. Enfin, le bourreau a lui-même lâché prise. » C’était fait. L’homme était mort. Vous le voyez, monsieur, les choses se sont bien passées. Cela a été complet. Si c’est un cri d’horreur qu on a voulu, on l’a. La ville étant bâtie en amphithéâtre, on voyait cela de toutes les fenêtres. Les regards plongeaient dans le jardin. » In Actes et paroles. II, 1875 . Affaire Tapner 1834. A Lord Palmerston » extrait. Y Victor Hugo défense de la culture
9GFoFcm. 283 272 222 212 70 391 153 110 332
ce que c est que la mort victor hugo