PabloNeruda, La Centaine D’amour, poésie/Gallimard. Par Nathalie 6 nov 2007 11:39:47 | Parfums de littérature. Commentaire 2; Rebloguer ceci 0; 2 Commentaires . Anna de NOAILLES (1876-1933) (Recueil : Le coeur innombrable) Les parfums. Mon coeur est un palais plein de parfums flottants Qui s'endorment parfois aux plis de ma mémoire, Et le brusque réveil de Voir Rue Pablo Neruda, Villenave-D'Ornon, sur le plan Itinéraires vers Rue Pablo Neruda à Villenave-D'Ornon en empruntant les transports en commun Les lignes de transport suivantes ont des itinéraires qui passent près de Rue Pablo Neruda Comment se rendre à Rue Pablo Neruda en Bus? Cliquez sur la ligne de Bus pour connaitre les directions étape par étape avec des plans, heures d’arrivée et horaires mis à jour De Sonovision Mérignac, Mérignac 83 min De ICFA, Bordeaux 89 min De Parc de l'Ermitage, Lormont 96 min De Chateau Labottiere, Bordeaux 65 min De Saint-Médard-d'Eyrans, Saint-Médard-D'Eyrans 50 min De Bouygues Telecom - Oceania, Mérignac 72 min De Mairie de Bouliac, Carignan-De-Bordeaux 89 min De Cultura headquarter, Mérignac 86 min De Ilot Jules Verne - Eco-quartier Ginko, Bordeaux 85 min De Nazdrovia, Bordeaux 45 min Stations de Bus proches de Rue Pablo Neruda à Villenave-D'Ornon Nom de la station Distance Neruda 5 min de marche VOIR Thouars 5 min de marche VOIR Château De Thouars 14 min de marche VOIR Stations de Tram proches de Rue Pablo Neruda à Villenave-D'Ornon Nom de la station Distance Arts & Métiers 19 min de marche VOIR Stations de Train proches de Rue Pablo Neruda à Villenave-D'Ornon Nom de la station Distance Gare De Bègles 21 min de marche VOIR Lignes de bus Bus vers Rue Pablo Neruda à Villenave-D'Ornon Nom de la ligne Direction 34 Rives D'Arcins VOIR 87 Pessac Centre VOIR 20 Victoire Pasteur VOIR 8 Bordeaux Hôpital Pellegrin VOIR Questions & Réponses Quelles sont les stations les plus proches pour aller à Rue Pablo Neruda ? Les stations les plus proches de Rue Pablo Neruda sont Neruda est à 332 mètres soit 5 min de marche. Thouars est à 352 mètres soit 5 min de marche. Château De Thouars est à 1085 mètres soit 14 min de marche. Arts & Métiers est à 1420 mètres soit 19 min de marche. Gare De Bègles est à 1604 mètres soit 21 min de marche. Plus de détails Quelles sont les lignes de Bus qui s'arrêtent près de Rue Pablo Neruda? Ces lignes de Bus s'arrêtent près de Rue Pablo Neruda 20, 34, 506, 8, 87. Plus de détails Quelles sont les lignes de Train qui s'arrêtent près de Rue Pablo Neruda? Ces lignes de Train s'arrêtent près de Rue Pablo Neruda C40. Plus de détails À quelle heure est le premier Tram à Rue Pablo Neruda à Villenave-D'Ornon ? Le B est le premier Tram qui va à Rue Pablo Neruda à Villenave-D'Ornon. Il s'arrête à proximité à 0435. Plus de détails Quelle est l'heure du dernier Tram à Rue Pablo Neruda à Villenave-D'Ornon ? Le B est le dernier Tram qui va à Rue Pablo Neruda à Villenave-D'Ornon. Il s'arrête à proximité à 0110. Plus de détails À quelle heure est le premier Train à Rue Pablo Neruda à Villenave-D'Ornon ? Le C40 est le premier Train qui va à Rue Pablo Neruda à Villenave-D'Ornon. Il s'arrête à proximité à 0616. Plus de détails Quelle est l'heure du dernier Train à Rue Pablo Neruda à Villenave-D'Ornon ? Le C40 est le dernier Train qui va à Rue Pablo Neruda à Villenave-D'Ornon. Il s'arrête à proximité à 2114. Plus de détails À quelle heure est le premier Bus à Rue Pablo Neruda à Villenave-D'Ornon ? Le 8 est le premier Bus qui va à Rue Pablo Neruda à Villenave-D'Ornon. Il s'arrête à proximité à 0509. Plus de détails Quelle est l'heure du dernier Bus à Rue Pablo Neruda à Villenave-D'Ornon ? Le 8 est le dernier Bus qui va à Rue Pablo Neruda à Villenave-D'Ornon. Il s'arrête à proximité à 0024. Plus de détails Voir Rue Pablo Neruda, Villenave-D'Ornon, sur le plan Transports en commun vers Rue Pablo Neruda à Villenave-D'Ornon Comment aller à Rue Pablo Neruda à Villenave-D'Ornon, France? Simplifiez-vous la vie avec Moovit. Tapez votre adresse et le planificateur de trajet de Moovit vous trouvera l'itinéraire le plus rapide pour vous y rendre! Vous n'êtes pas sûre où descendre dans la rue? Téléchargez l'application Moovit afin d'obtenir les itinéraires en direct y compris où descendre à Rue Pablo Neruda, voir les horaires et obtenez les heures d'arrivée estimées de vos lignes de Bus, Tram ou Train préférées. Vous cherchez l'arrêt ou la station la plus proche de Rue Pablo Neruda? Consultez cette liste des arrêts les plus proches disponibles pour votre destination Neruda; Thouars; Château De Thouars; Arts & Métiers; Gare De Bègles. Vous pouvez également vous rendre à Rue Pablo Neruda par Bus, Tram ou Train. 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Rue Pablo Neruda, Villenave-D'Ornon Lignes de transport en commun dont les stations sont les plus proches de Rue Pablo Neruda à Villenave-D'Ornon Lignes de Train ayant des stations proches de Rue Pablo Neruda à Villenave-D'Ornon Lignes de Bus ayant des stations proches de Rue Pablo Neruda à Villenave-D'Ornon Dernière mise à jour le 16 août 2022 LawrenceFerlinghetti, figure clé de la Beat Generation et dernière voix de ce mouvement majeur du vingtième siècle, a fêté le 24 mars dernier ces cent ans. Cent ans d’une Vie vagabonde, dont ces carnets de route, écrits à chaud entre 1960 et 2010, donnent une idée de la richesse et de la densité. Lawrence Ferlinghetti voit le jour

Ecrit par Michel Santo le 21 février 2017. Publié dans Accueil, Actualités, Chroniques narbonnaises, Culture, poésie Il est monté dans la voiture du train qui, samedi dernier, me menait à Montpellier, puis s’est assis dans le fauteuil qui me faisait face, sans le moindre petit mot, ni sourire, de courtoisie. Rien ! Transparent, je n’existais pas… Ou alors comme une chose » collée à son siège. Raide et froid, son sac à dos posé bien à plat sur ses genoux, pendant que sa main fouillait dans son bagage, j’observais son visage dur et tanné, aux formes parfaitement sculptées sous un large front dégarni. Ses yeux, sombres, semblaient fixer je ne sais quelle image enfouie sous son crâne. D’un bloc, sec et robuste, il me faisait l’effet d’habiter ce mince espace d’humanité en passager clandestin. Hermétiquement clos ! Puis vint ce geste de la main pour installer entre nous, comme une clôture, un livre de poèmes… de Pablo Neruda Vaguedivague » ! Pablo Neruda et sa poésie tournée vers le monde et l’amour ; et cet homme, le lisant, lèvres serrées, dans son orgueilleuse solitude. Et ce souvenir aussi, examinant ce visage, de scènes lues je ne sais plus quand, ni où, du grand poète chilien racontant ses lectures publiques dans des salles ferventes de beauté et d’espoir qui, lentement, remontait à ma mémoire pendant que mon voyageur, impassible, tournait mécaniquement des pages de lumières… Il est descendu en gare de Sète, sous un beau ciel bleu, sans le moindre petit mot, ni sourire, de courtoisie. Rien ! Pour quel autre voyage, et avec qui ?… Transparent, je n’existais toujours pas… Mots-clefs Pablo Neruda, Sète, Vaguedivague Rétrolien depuis votre site. Articles récents

PabloNeruda. Introduction . Je ne sais pas à quel moment de la crise ces mots vous parviendront. Les changements se font de manière si rapide et imprévisible que l’écriture devient un exercice presque impossible. J’écris le jour de Pâques, en espérant qu’elle se poursuivra au-delà du calendrier liturgique. Je continue d’attendre la vie et j’espère pouvoir
Résumé Index Plan Texte Notes Citation Auteur Résumés Les trains, le père cheminot et le voyage en train sont des thèmes récurrents dans l’œuvre de Pablo Neruda. Le discours nerudien, dans La Frontière 1904 et La maison, deux poèmes du Chant général, ont le pouvoir d’aller au-delà de l’autobiographie. Le poète y chante la complexité du monde. Ainsi le thème du train est le motif où s’entrelacent des expériences diverses et contradictoires. Ce qui donne une image du chemin de fer riche, complexe et hautement symbolique. Los trenes, el padre ferroviario y el viaje en tren son temas recurrentes en la obra de Pablo Neruda. El discurso nerudiano en “La Frontera 1904” y “La casa”, dos poemas del Canto general, tienen el poder de ir más allá de la autobiografía. El poeta canta aquí la complejidad del mundo. De este modo el tema del tren es el motivo donde se entrelazan experiencias diversas y contradictorias. Lo que da una imagen del ferrocarril rica, compleja y altamente de page Entrées d’index Index géographique Chili Index chronologique XXeHaut de page Texte intégral 1 La Frontera La Frontière est le nom de la région de pionniers de la forêt de Malleco et de Cautín ... 2 Pour le thème des trains de pays lointains voir Transiberiano in Las uvas y el viento 1954 et O ... 1Le père cheminot, le voyage en train de La Frontera1 à Santiago du Chili, les viaducs, le matériel roulant, les chemins de fer de pays lointains2, le train hurlant », les locomotives sous la pluie, les trains de nuit et les convois traversant l’espace de La Frontera où s’est déroulée l’enfance du poète sont des thèmes récurrents dans l’œuvre de Pablo Neruda. 3 En el tren in Pablo Neruda, Cuadernos de Temuco 1919-1920, Barcelone, Seix Barral coll. “Biblioteca ... 4 Puentes et Maestranzas de noche in Pablo Neruda, Obras, cit., vol. I, p. 52 et p. 53. 5 Panorama del Sur, Viaje, Atracción de la ciudad in Pablo Neruda, El río invisible. Poesía y prosa d ... 6 Provincia de infancia et Soledad de los pueblos in Anillos. Prosas in Pablo Neruda, Obras, cit., vo ... 2Le chemin de fer apparaît très tôt dans sa poésie. Le thème est déjà présent dans les premiers poèmes, écrits alors qu’il avait entre quinze et seize ans. Ainsi, dans un sonnet de Cuadernos de Temuco 1919-19203, le poète adolescent évoque les paysages vus depuis la fenêtre du wagon et les voyageurs qui montent et descendent des voitures. Dans Crepusculario 1920-19234 deux poèmes, Puentes et Maestranzas de noche évoquent les ouvrages d’art et les ateliers du chemin de fer. Le 19 octobre 1924 – Neruda a vingt ans – un texte en prose est publié dans le journal El Mercurio5 de Santiago du Chili. Il s’agit d’un texte structuré en deux parties qui concernent deux moments consécutifs d’un même voyage en train, probablement de Temuco à Santiago. La première partie, Viaje, décrit un voyage de nuit et évoque l’étoile du matin qui paraît suivre le convoi jusqu’à l’aube quand commencent à se profiler les gares que le train traverse et que l’image du jeune voyageur se reflète dans la vitre. La deuxième partie, Atracción de la ciudad, est la suite de ce même voyage pendant la matinée. Dans ce texte riant et plein de lumière, le printemps est évoqué par les pommiers en fleur et les cerfs-volants, puis le train arrive dans la grande ville. Enfin, avant la publication du Chant général, en 1950, deux textes en prose seulement, de 1926, traitent du chemin de fer ils évoquent une voie ferrée qui traverse une triste ville de province6. Les années suivantes les voyages de Neruda en Orient, la guerre civile espagnole et les déplacements du poète en Amérique latine détournent l’intérêt de l’artiste pour le thème du train. 3Le thème du train de l’enfance revient vingt-quatre ans plus tard dans le Chant général, œuvre majeure de la poésie nerudienne. Ce recueil, qui marque profondément la poésie de langue espagnole de la deuxième moitié du XXe siècle, est un vaste chant de deux cent trente textes organisés en quinze sections. 7 Pablo Neruda, Canto general 1950 in Obras, cit., vol. I. À partir d’ici nous utiliserons, avec de ... 8 La Frontera 1904, ibidem, p. 693. 4La quinzième et dernière de ces sections, Je suis7, est composée de vingt-sept poèmes. Parmi eux les textes intitulés La Frontière 1904 et La maison traitent de l’image du train dans une triple relation d’abord en ce qui concerne l’enfance du poète, ensuite dans les rapports entre l’enfant et son père cheminot, enfin, en liaison avec l’espace géographique du Sud chilien. Les poèmes La Frontière 19048 et La maison introduisent une organisation chronologique de l’ensemble. Le premier porte la date de 1904, année de naissance de l’auteur. Ainsi dans Je suis Neruda aborde successivement les espaces de son enfance dans les territoires de La Frontera, ensuite sa trajectoire dans la capitale pendant les premières années de sa jeunesse, enfin, ses voyages à travers le monde et ses expériences d’adulte. De de fait, les derniers textes de cette section concernent, entre autres, les testaments poétiques, ses dernières volontés et un colophon, Je m’arrête ici. Cette section possède en quelque sorte la structure d’une autobiographie lyrique et le train y est un élément de la plus haute signification symbolique. Le train dans La Frontière 1904 5Dans cette perspective autobiographique La Frontière 1904 propose deux occurrences qui renvoient au train. Elles se trouvent dans la strophe initiale et dans la dernière vv. 28-33. Le chemin de fer y est perçu à travers les yeux de l’enfant qu’un Neruda quadragénaire se remémore. 6Dans la première strophe les images corrélatives du père et du chemin de fer sont proposées dans l’enjambement des vers 8 et 9, à la fin de deux énumérations. La première d’entre elles constitue une phrase poétique qui se déploie dans les quatre vers qui ouvrent le texte. 9 Ce que je vis d’abord ce furent / des arbres, des ravins / décorés de fleurs belles et sauvages / ... Lo primero que vi fueron árboles, barrancasdecoradas con flores de salvaje hermosura,húmedo territorio, bosques que se incendiabany el invierno detrás del mundo, 7Cette énumération – arbres », ravins », fleurs », territoire humide », forêts » et hiver » – renvoie à l’univers naturel de La Frontera du début du siècle. C’est un paysage vierge et limpide où le travail de l’homme n’a pas encore laissé de traces. Tous ces éléments appartiennent à l’ordre du naturel. 8Par contre, la deuxième énumération vv. 5-7 est chaotique souliers mouillés », troncs brisés », lianes », scarabées », journées douces », avoine » 10 J’eus pour enfance des souliers mouillés, des / troncs brisés / tombés dans la forêt, dévorés par ... Mi infancia son zapatos mojados, troncos rotos caídos en la selva, devorados por lianasy escarabajos, dulces días sobre la avena […]10 9L’extrême confusion des expériences enfantines est suggérée ici par la réunion arbitraire d’éléments appartenant à des ordres sémantiques très éloignés les uns des autres. Ainsi des catégories aussi diverses que le vêtements, le végétal, le zoologique, le temps, l’émotion et la production agricole sont contiguës. Une telle énumération ne s’arrête pas là. Elle continue après une virgule, suivie immédiatement par une conjonction et » insérant les derniers objets de la série. Ainsi 11 la barbe dorée de mon père partant / pour la majesté des chemins de fer ». Y la barba dorada de mi padre saliendoHacia la majestad de los ferrocarriles11 introduit des éléments d’un tout autre ordre dans cet inventaire. Ces deux vers ajoutent simultanément, par métonymie, l’univers familial du moi poétique qui appartient à l’ordre du conceptuel et le transport par voie ferrée qui appartient à l’ordre du construit industriellement 10Ces deux énumérations s’organisent à partir de deux catégories de temps qui suggèrent parallèlement l’évolution de l’enfant vers la maturité et l’évolution de l’humanité qui progresse de l’état naturel vers une modernité majestueuse. Ainsi on y trouve d’abord l’expérience intime de l’enfant qui mûrit en découvrant la terre intacte, encore inhabitée, où la nature prolifère et s’autodétruit librement. La deuxième énumération propose un espace où la nature se mêle à l’action et aux produits de l’homme. Le chemin de fer fait partie de cette dernière catégorie. Il représente le point culminant de ce processus d’humanisation du paysage. 11D’ailleurs, ces inventaires lyriques s’organisent aussi selon deux ordres de valeurs pour le Moi poétique. Le premier est négatif. Il concerne le territoire humide », la forêt en feu », l’hiver en crue derrière le monde », les souliers mouillés », les troncs brisés / tombés dans la forêt dévorés par les lianes et les scarabées». Le deuxième ordre est positif. Il se compose de ravins décorés de fleurs belles et sauvages », de journées douces sur l’avoine », de la barbe dorée » du père. Le niveau supérieur de la positivité est donc la majesté des chemins de fer ». 12Dans les vers 8 et 9 l’usage de la métonymie la barbe pour désigner le père permet de conserver le rapport logique entre l’attribut extérieur de la figure paternelle et son travail de conducteur de train. Métonymie qui, par un rapport de contiguïté, suggère en même temps sa fonction au sein de la famille comme de l’univers ferroviaire. Ainsi, le poète évoque l’enfant qu’il fut et pour lequel existait une relation indissoluble entre la majesté » du chemin de fer et la blondeur de la barbe paternelle. Du reste, dans ce catalogue désordonné, la proximité entre l’avoine » et la barbe dorée » du père établit un trait d’union entre le bonheur de ces journées douces » et la fierté que l’enfant ressent devant le métier paternel. 13La deuxième référence au chemin de fer apparaît dans la dernière strophe de ce poème. Dans l’intervalle, les strophes deux, trois, et quatre qui la précèdent évoquent un monde rural pléthorique. Dans ce monde se succèdent les saisons – la pluie australe » de l’hiver, le soleil rapide » parce que bref de l’été et les chaumes, denses fumées » de l’automne – qui laissent dans le souvenir du poète les sonorités, les images et les saveurs puissantes de la nature et des fruits travaillés par l’homme. La référence au chemin de fer se cristallise grâce au souvenir nostalgique des voyages en train à travers cet espace de l’enfance qu’est La Frontera 12 Mon enfance parcourut les saisons avec autour de moi, / les rails, les châteaux de bois frais / ... Mi infancia recorrió las estaciones entrelos rieles, los castillos de madera reciente,la casa sin ciudad, apenas protegidapor reses y manzanos de perfume indeciblefui yo, delgado niño cuya pálida formase impregnaba de bosques vacíos y 13 Ici notre traduction diverge de celle que C. Couffon propose pour estaciones » dans sa version du ... 14Le premier segment du vers 28, Mon enfance parcourut les gares…» paraît reprendre le rapports de proximité que l’image paternelle établit entre l’enfant et le métier de conducteur de trains. Mais en espagnol le mot estación » est un terme polysémique. Ainsi le dictionnaire de la Real Academia Española propose dix-huit entrées exposant les différents emplois du vocable. Et parmi eux gare de chemin de fer » ou chacune des quatre saisons de l’année » ; mais on peut aussi le comprendre dans les sens de lieu où l’on s’arrête lors d’un parcours »13. La polysémie évidente du mot estación » vient ici enrichir les sens que le poète suggère. Et ceci parce que estaciones » peut suggérer également les étapes du temps qui passe. Ainsi un tel mot peut évoquer les différentes étapes d’un parcours existentiel. Dans la première strophe on voit le père partir vers la majesté des chemins de fer », dans la dernière c’est l’enfant qui parcourt les gares et regarde le monde depuis le train en marche. Cette signification du mot estación » comme temps qui passe », peut également suggérer les saisons de l’année, thème développé par le poète dans les strophes deux, trois et quatre. 14 À propos des thèmes concernant les ponts et chaussées ouvrages d’art et le matériel roulant voir ... 15Néanmoins le contexte dans lequel Neruda place le mot estación » et le contenu des vers qui suivent imposent le sens de gare de chemin de fer ». Les deux points présents dans ce vers 28, suivis de la préposition entre », amplifient le sens textuel le Moi lyrique se place au milieu des éléments qui constituent l’univers ferroviaire14. De la sorte, aux gares » s’ajoutent les entrepôts » et les rails » pour suggérer l’ensemble des bâtiments et des installations. Les mots entrepôts » et rails » impliquent donc le transport et la circulation des passagers et des produits par voie ferrée. De ce fait le bois frais » évoque le parfum des planches qui viennent d’être arrachées à la forêt et s’empilent en ordre strict dans les châteaux » des gares ferroviaires avant d’être expédiées par trains de marchandises vers les dépôts des grandes villes du Nord du pays. 15 Le thème du voyage en train et la terre des origines revient quelques années plus tard dans Escrito ... 16Les images de La Frontera que le poète adulte a gardées dans sa mémoire se déploient ensuite comme si l’enfant évoqué par Neruda regardait depuis la fenêtre d’un wagon le paysage du Sud chilien. Ainsi l’image de la maison sans ville » fait référence au territoire national, à peine peuplé du début du siècle. La préposition négative sans », pour sa part, dénote la carence et suggère une demeure solitaire au milieu des champs. La fragilité de la maison est accentuée ici par à peine protégée », où la locution adverbiale à peine » dénote la maigre défense que peut constituer la présence de troupeaux et de pommiers» face à l’isolement et à la violence des agressions du vent et de la pluie. Le paysage de La Frontera qui se construit à travers les images des gares et de la campagne15 s’imprègne également de sensations qui s’ajoutent à celles évoquées par les strophes précédentes. Ainsi les pommiers au parfum ineffable » établissent un lien avec l’odeur du bois frais », le monde poussiéreux [des] hangars », les caves entassant le rouge résumé / du noisetier », la robe torride de l’été », etc. 16 Voir à propos de ce poème l'étude de Javier Garcia Mendez, La impregnación consonántica y acentual ... 17De la sorte, dans cette perspective autobiographique l’enfant à la forme pâlotte », imprégné par l’univers de La Frontera, voit le point culminant de son parcours dans ce mouvement qui va de la nature pleine de la première image du poème aux forêts vides » et aux entrepôts » du dernier vers. Le train devient ainsi élément de la métaphore complexe d’un voyage à la fois personnel et collectif16. Les cheminots dans La maison17 17 La casa in Pablo Neruda, Obras, cit., p. 695. 18L’image idéale de l’enfance offerte par le poème liminaire de cette section de Chant Général contraste avec l’évocation de La casa, la demeure où Neruda vécut ses premières années dans La Frontera. C’est ici que le rapport entre le poète et l’univers du chemin de fer se fait plus net. Dans ce texte Neruda présente l’univers ferroviaire sous un jour complètement différent. La période et la région poétisées sont les mêmes que celles du texte précédent. Mais les expériences travaillées ici appartiennent à une autre zone de souvenirs que le poète garde en lui. Cette évocation est peuplée d’éléments naturels et humains déchaînés les vents, le froid, les coups de feu, les galopades des chevaux, d’ombres la nuit, la terre dans les ténèbres, de menaces la colère, l’abandon, les irruptions étrangères au foyer, d’angoisses et de pauvreté. 18 Ma maison et ses murs de planches fraîches / dont je sens encore le parfum branlante et biscorn ... Mi casa, las paredes cuya madera frescarecién cortada huele aún destartaladacasa de la frontera […]18 19La maison évoquée ici se transforme par le biais d’une métaphore complexe. Elle produit un transfert de sens entre la chaumière en bois et l’oiseau. La maison branlante et biscornue » est un logement fragile qui craquait à chaque pas, et où sifflait le vent de guerre ». Cette habitation risque d’être emportée par le vent et devient l’ oiseau inconnu / aux plumes glacées sous lesquelles grandissait mon chant ». Ainsi, d’une part, la métaphore propose la fragilité du logis face à l’agression des éléments et, d’autre part, elle suggère le lieu où l’enfant est né à la poésie. Plus loin, le foyer de l’enfant est l’objet de sombres comparaisons, imprégnées d’impressions négatives. Le monde de l’enfance est assimilé au monde végétal dans une vaste comparaison où la croissance des plantes et de leurs racines rejoignent l’évolution humaine, celle de l’enfant et sa famille, et s’y entrelacent. 20Quant à l’image du père cheminot, le plaisir lumineux des journées douces sur l’avoine » du premier poème laisse place à l’angoisse des nuits / coléreuses et sans air, des chiens qui aboyaient ». Cette image suggère la peur de l’enfant réveillé au milieu de la nuit et déconcerté par la voix de son père se disputant avec sa femme la mamadre » au sein de la noirceur nocturne. Dans l’étouffante obscurité sans air », la terreur enfantine suscitée par les voix hargneuses des parents est multipliée par les hurlements des chiens enragés autour de la maison. Neruda renforce l’effet hyperbolique de son image lorsqu’il détache typographiquement le passage et souligne par ce moyen la référence à cette atmosphère angoissante. En isolant et en déplaçant le mot enrarecidas », il accentue et intensifie l’effet sonore de la menace, soulignée par les allitération en r » 19 des nuits / coléreuses et sans air, des chiens qui aboyaient ». en[R]a[R]ecidasnoches de cóle[R]a, pe[RR]os que lad[R]aban19 21C’est dans cet espace sombre et menaçant que l’image du monde ferroviaire réapparaît, expressément énoncée, une image toujours liée à la figure paternelle. Mais, cette fois-ci, elle se construit à l’opposée du père sacré qui partait vers la majesté des chemins de fer » du poème liminaire. Ici, dans les vers 17-18, le poème revêt la forme d’une longue et complexe interrogation qui traduit bien l’appréhension de l’enfant assistant impuissant au départ de son père vers un univers ferroviaire mal connu. 20 Avec l’aube, mon père, sur la terre enténébrée, / se faufilait dans ses trains qui hurlaient. / V ... Mi padre con el alba oscurade la tierra, hacia qué perdidos archipiélagosen sus trenes que aullaban se deslizó ?20 22Bien que l’image du père conducteur de locomotive apparaisse ici liée à l’aurore libératrice des peurs nocturnes, ce qui pourrait être une consolation, il n’en est rien. Il s’agit bien sûr ici d’une aube », mais elle s’ouvre sur une terre enténébrée ». L’oxymore alba oscura » permet au poète de prolonger la noirceur de la nuit sur la naissance du jour et de l’étendre sur la terre entière. De ce fait, c’est aussi l’angoisse de l’enfant qui s’étend, obscurcissant le jour qui arrive. 23D’autre part, comme faisant écho aux chiens qui aboient dans la nuit, le train du père qui s’éloigne hurle » comme une bête en perdition dans ces matins sombres. Ce train-là part vers un monde fragmenté qui adopte la forme des archipels » perdus dans un vaste territoire. L’image traduit l’idée d’un réseau de chemin de fer perçu comme un ensemble de lignes qui desservent des bourgades isolées incrustées comme des îles dans les énormes espaces encore vierges de La Frontera. 24Puis les vers 19-22 introduisent une rupture dans la perspective du temps et du ton que le poète impose depuis le début du texte 21 Plus tard j’ai aimé l’odeur du charbon dans la fumée, / les huiles, les essieux, leur précision g ... Más tarde amé el olor del carbón en el humo,los aceites, los ejes de precisión helada,y el grave tren cruzando el invierno extendidosobre la tierra, como oruga 25Interrompant donc avec ce Plus tard …» l’évocation de l’enfance tragique, le poète introduit un passé plus récent, celui de l’âge adulte où il perçoit autrement le train et ses significations. Ici l’homme mûr travaille ses souvenirs et nuance la perception première de l’univers ferroviaire valorisant certaines expériences plus fraîches. Ainsi, en opposition à ce monde de ténèbres de l’enfance, il affirme avoir aimé l’odeur du charbon dans la fumée, / les huiles, les essieux, leurs précision glacée ». Ici la progression à travers les éléments donne une réalité matérielle au train. On passe du plus subtil au plus solide. Ainsi l’on va de la matière gazeuse et des fines particules de charbon qu’elle contient à la matière liquide, grasse et onctueuse des huiles pour arriver ensuite aux parties métalliques de la machine. 26Dans ces vers l’accumulation de synecdoques proposée par les différents éléments mécaniques du chemin de fer suggère un train au sens général du terme. Mais ce train quelconque laisse la place après une conjonction et » à un train singulier. C’est le train grave » de La Frontera, convoi humanisé qui traverse l’hiver allongé sur la terre ». Les touches humanisantes – le caractère grave » de ce train, la précision glacée » des éléments de la machine et l’hiver allongé » – maintiennent néanmoins le ton tragique des premiers vers de ce poème. Mais la représentation ne s’arrête pas là, car à la grave humanité de l’ensemble s’ajoute la condition zoomorphique de l’ orgueilleuse chenille ». La gracieuse métaphore offre une double vision de la locomotive et de ses voitures humaines et animales à la fois, elles avancent et ondulent dans l’espace. L’image plaisante du poème liminaire réapparaît donc, évoquant les journées douces » de l’enfance liées ici à cette représentation charmante, et établissant un lien avec la majesté de chemins de fer » du premier poème. 27Mais cette insertion dans le corps du texte d’un élément correspondant à une digression affable et tendre laisse à nouveau place aux souvenirs angoissants de l’enfance du Moi poétique. La violence de l’arrivée d’un père envahissant le foyer est renforcée par les allitération en R et la position, éloignée de la marge, du vers 24 22 Soudain les portes ont trépidé. / Voici mon père ». De p[R]onto t[R]epida[R]on las pue[R]tas». Es mi pad[R] 28Ce dernier vers, Voici mon père », constitue à lui seul une phrase poétique. Ce procédé stylistique souligne typographiquement la présence négative du père cheminot comme élément central du poème. 23 En 1963 Neruda reprend ce thème dans El padre. Ce texte s'ouvre sur une image nocturne dans laquell ... 29Ainsi l’univers du train fait irruption dans la maison à travers la figure paternelle23. Mais il n’arrive pas seul. Il vient entouré de ses centurions », métaphore qui renvoie aux cheminots et renforce l’impression suscitée par ce père sorti de l’univers du chemin de fer. Image guerrière, elle fait écho au vent de guerre » des premiers vers. Les cheminots- centurions » sont revêtus des attributs de la légion qui conduit les trains. Les emblèmes qu’ils portent sont leurs vêtements mouillés mantas mojadas ». Enfin l’eau, symbole du monde extérieur qui pénètre brusquement dans la maison, se présente sous ses différents états et, à l’état de vapeur, occupe une position centrale. Cette vapeur signifie la force motrice de la modernité au début du siècle, et celle du chemin de fer dans ce cas particulier. 24 Dans ses mémoires Neruda revient sur le rapport entre le train et les conditions de vie misérables ... 30Ce sont les cheminots qui vont revêtir la maison d’un nouveau caractère. Ils confèrent une condition différente au foyer de l’enfant poète. Car la salle à manger se remplit d’hommes qui boivent et rapportent des récits prononcés d’une voix enrouée. C’est là que le Moi poétique entend parler pour la première fois de la douleur due à la misère des salariés du rail. Jusqu’alors l’enfant était séparé comme d’une barrière » de ce monde de misère24. C’est dans cette maison envahie par ces hommes dignes et durs dans leur pauvreté que le jeune enfant apprend à connaître les chagrins, les blessures et les souffrances du monde ouvrier pris dans la griffe minérale de la pauvreté ». 31Cette expression métaphorique, la griffe minérale », qui associe deux termes appartenant à deux champs sémantiques différents qui s’excluent mutuellement, suggère le dénuement des travailleurs de l’univers ferroviaire. Ainsi, la force et la forme pointue et crochue de la griffe » à laquelle est accolé l’adjectif minérale » matérialisent la dureté de l’emprise. L’effet est saisissant car il fait naître une impression de destin immuable. Il suggère l’extrême difficulté et la violence des relations humaines dans cet espace en gestation qu’est La Frontera à cette époque. Ainsi le poème conduit le lecteur d’un univers intime où cette symbolique du train acquiert des significations tragiques à un monde plus vaste, celui d’une condition sociale dramatiquement liée au chemin de fer. 32Les thèmes abordés et le temps évoqué font de La Frontière 1904 et de La maison des textes autobiographiques. Cependant Neruda dépasse la simple circonstance personnelle. Nous nous trouvons ici aux antipodes d’une description égotiste. Le discours nerudien a le pouvoir d’aller au-delà, car il chante la complexité du monde. Ainsi le thème du train fait partie de cette démarche. Le train, pour Neruda, est le motif où s’entrelacent des expériences diverses et contradictoires. L’image du chemin de fer qui en résulte est riche, complexe, hautement symbolique. Haut de page Notes 1 La Frontera La Frontière est le nom de la région de pionniers de la forêt de Malleco et de Cautín qui autrefois séparait le territoire des Indiens mapuches et les terres occupées progressivement par les colons chiliens. 2 Pour le thème des trains de pays lointains voir Transiberiano in Las uvas y el viento 1954 et Oda a un tren en China in Navegaciones y regresos 1959 in Pablo Neruda, Obras, Buenos Aires, Losada, cinquième édition, 1993, vol. I., pp. 798-801 et vol. II, p. 799. 3 En el tren in Pablo Neruda, Cuadernos de Temuco 1919-1920, Barcelone, Seix Barral coll. “Biblioteca breve”, 1997, p. 85. 4 Puentes et Maestranzas de noche in Pablo Neruda, Obras, cit., vol. I, p. 52 et p. 53. 5 Panorama del Sur, Viaje, Atracción de la ciudad in Pablo Neruda, El río invisible. Poesía y prosa de juventud, Barcelone, Seix Barral, coll. “Biblioteca breve” / “Poesía” n° 457, 1980, p. 192. 6 Provincia de infancia et Soledad de los pueblos in Anillos. Prosas in Pablo Neruda, Obras, cit., vol. I, p. 141 et 143. 7 Pablo Neruda, Canto general 1950 in Obras, cit., vol. I. À partir d’ici nous utiliserons, avec des modifications, la traduction française de Claude Couffon Chant général, Paris, Gallimard, 1977. 8 La Frontera 1904, ibidem, p. 693. 9 Ce que je vis d’abord ce furent / des arbres, des ravins / décorés de fleurs belles et sauvages / un territoire humide, des forêts en feu / et l’hiver en crue derrière le monde ». 10 J’eus pour enfance des souliers mouillés, des / troncs brisés / tombés dans la forêt, dévorés par les lianes / et les scarabées, j’eus des journées douces sur / l’avoine […] ». 11 la barbe dorée de mon père partant / pour la majesté des chemins de fer ». 12 Mon enfance parcourut les saisons avec autour de moi, / les rails, les châteaux de bois frais / et la maison sans ville, à peine protégée / par des troupeaux et des pommiers au parfum ineffable / je vécus, mince enfant à la forme pâlotte, / En m’imprégnant de forêts vides et d’entrepôts ». 13 Ici notre traduction diverge de celle que C. Couffon propose pour estaciones » dans sa version du Chant général, Paris, Gallimard, 1977, p 483. Couffon traduit estaciones » comme saisons ». Mais on peut dans la traduction française choisir le sens de gare » ou de saison ». 14 À propos des thèmes concernant les ponts et chaussées ouvrages d’art et le matériel roulant voir Puentes et Maestranzas de noche in Crepusculario 1920-1923, et Oda a la vieja estación Mapocho en Santiago de Chile in Tercer libro de las odas 1957 et Sueños de trenes in Estravagario 1958 in Pablo Neruda, Obras, cit., vol. I, pp. 52-53 et vol. II, pp. 455 et 664. 15 Le thème du voyage en train et la terre des origines revient quelques années plus tard dans Escrito en el tren cerca de Cautín, en 1958 et Oda a los trenes del Sur in Navegaciones y regresos 1959 in Pablo Neruda, Obras, cit., vol. II, pp. 796 et 726. 16 Voir à propos de ce poème l'étude de Javier Garcia Mendez, La impregnación consonántica y acentual La Frontera’ in Diez calas en el hacer de la poesía de Pablo Neruda. Residencia en la tierra y Canto general, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. “Mondes Hispanophones”, n° 26, 2001, pp. 182-194. 17 La casa in Pablo Neruda, Obras, cit., p. 695. 18 Ma maison et ses murs de planches fraîches / dont je sens encore le parfum branlante et biscornue / Maison de la frontière […] ». 19 des nuits / coléreuses et sans air, des chiens qui aboyaient ». 20 Avec l’aube, mon père, sur la terre enténébrée, / se faufilait dans ses trains qui hurlaient. / Vers quels archipels oubliés ? ». 21 Plus tard j’ai aimé l’odeur du charbon dans la fumée, / les huiles, les essieux, leur précision glacée, / et le train grave traversant, orgueilleuse chenille, / l’hiver allongé sur la terre ». 22 Soudain les portes ont trépidé. / Voici mon père ». 23 En 1963 Neruda reprend ce thème dans El padre. Ce texte s'ouvre sur une image nocturne dans laquelle l'irruption paternelle dans la maison de l'enfance recèle une menace, la fureur contenue du chef de famille. La dimension épique de la figure paternelle est insufflée dans le texte par les éléments qui l'entourent lors de son arrivée à la maison familiale. L'apparition nocturne du père est annoncée par les sifflets de la locomotive, et la pluie et le vent qui ajoutent à l'efficacité symbolique du texte. Cf. Memorial de Isla Negra in Pablo Neruda, Obras, cit., vol. II, p. 1025. voir aussi Mémorial de l’Ile Noire suivi de Encore, Paris, Gallimard, 1970, traduction de C. Couffon. 24 Dans ses mémoires Neruda revient sur le rapport entre le train et les conditions de vie misérables du jeune poète. Cf. Las casas de pensión in Pablo Neruda, Confieso que he vivido. Memorias, Barcelone, Editorial Seix Barral, coll. “Biblioteca breve3 n° 365, 1974, pp. de page Pour citer cet article Référence papier Pablo Berchenko, L’univers ferroviaire dans Canto general de Pablo Neruda », Cahiers d’études romanes, 10 2004, 273-284. Référence électronique Pablo Berchenko, L’univers ferroviaire dans Canto general de Pablo Neruda », Cahiers d’études romanes [En ligne], 10 2004, mis en ligne le 15 janvier 2013, consulté le 27 août 2022. URL ; DOI de page Auteur Pablo BerchenkoAix Marseille Université, CAER Centre Aixois d’Études Romanes, EA 854, 13090, du même auteur Paru dans Cahiers d’études romanes, 41 2020 Paru dans Cahiers d’études romanes, 30 2015 De Pérez Rosales à Blest Gana Paru dans Cahiers d’études romanes, 6 2001 Paru dans Cahiers d’études romanes, 17 2007 Paru dans Cahiers d’études romanes, 4 2000 Paru dans Cahiers d’études romanes, 3 1999 Tous les textes... Haut de page

Ilfaut rappeler que la vie et la poésie de Neruda sont marquées par une rupture importante, La pensée poétique de Pablo Neruda). En bref, le temps à la fois amorphe et destructeur des premières Résidences devient le temps positivement orienté de l’histoire marxiste, à ceci près que Neruda préfère à la linéarité ou à la table rase de la révolution un temps cyclique et

La Review de Cannes Neruda de Pablo Larrain Synopsis 1948, la Guerre Froide s’est propagée jusqu’au Chili. Au Congrès, le sénateur Pablo Neruda critique ouvertement le gouvernement. Le président Videla demande alors sa destitution et confie au redoutable inspecteur Óscar Peluchonneau le soin de procéder à l’arrestation du poète. Neruda et son épouse, la peintre Delia del Carril, échouent à quitter le pays et sont alors dans l’obligation de se cacher. Il joue avec l’inspecteur, laisse volontairement des indices pour rendre cette traque encore plus dangereuse et plus intime. Dans ce jeu du chat et de la souris, Neruda voit l’occasion de se réinventer et de devenir à la fois un symbole pour la liberté et une légende littéraire. Extrêmement déroutant ce nouveau long métrage de Pablo Larrain No, El Club. En faisant le portrait de Pablo Neruda, célèbre poète communiste sud-américain, Pablo Larrain évite le classicisme et prend le parti-pris audacieux de représenter le célèbre poète communiste sous le prisme de l’imaginaire chilien. Raconté comme un immense poème onirique, Neruda surprend par ses intentions visuelles aux allures de grand film d’époque dopé à l’éclatement de la narration. Pas sûr que tous apprécieront l’étonnante singularité du film. Par son apport poétique, Pablo Neruda est une gloire reconnue mondialement puisqu’il a obtenu le Prix Nobel de Littérature en 1971. Le récit du sixième long métrage de Pablo Larain démarre donc en 1947 autour de cette figure symbolique qui fût sénateur communiste dans son pays natal. Opposé au gouvernement populiste en place et désormais considéré comme un traître, il n’a pas d’autre choix que de fuir. Ainsi, de ses cachettes à sa traversée de la Cordillère des Anges, Neruda passe d’aventures en mésaventures, poursuivi par un enquêteur imperturbable. Plus que la réalité des faits, c’est l’impact dans l’imaginaire populaire chilien qui intéresse le cinéaste. Il est un intellectuel, un combattant, un charmeur de ces dames, un poète, un diplomate que Larrain tente de faire réfléchir sur son introspection, le tout avec la volonté de le descendre de son piédestal un homme comme un autre, avide de luxure et d’égocentricité tout en le maintenant à la hauteur du symbole qu’il représente. Avec quelques films sombres à son actif Tony Mareno revenant sur le putsch du Général Pinochet ou El Club sur les prêtres pédophiles, Pablo Larrain déborde de folie dans ce film lyrique original qui se démarque par la forme en miroir de son récit. Dès lors que Pablo Larrain s’enflamme sur la relation fantasmée entre Neruda et son poursuivant, le film devient un anti-biopic déconcertant qui sublimera les cinéphiles avertis et surprendra les spectateurs moins réguliers. A cet instant, Neruda devient une icône, un objet de fascination autant pour le peuple que pour son poursuivant qui devient le héros d’une histoire annexe. Ce dernier commente en voix-off cette étrange chasse à la souris dans lequel il serait le chat déterminé à attraper sa proie. Dans ce monde où la véracité des faits laisse place à l’imagination fantasque, le policier devient une sorte de personnage de fiction qui parcourt la vie de Neruda. Il est celui qui le rend plus iconique encore. Il y a quelque chose de fondamentalement hollywoodien dans ce film, que ce soit par la représentation fantasmée à l’excès de la vie de Neruda, l’utilisation régulière et étalée dans le film d’un thème musical principal et son parti-pris visuel qui dévoile volontairement les ficelles des effets spéciaux de l’époque, comme pour bien montrer que Neruda n’est pas à prendre au pied de la lettre. Pablo Larrain se laisse emporter par le souffle épique de cette existence rocambolesque. Si l’interprétation des acteurs est tout ce qu’il y a de plus convenable, on est malgré tout très loin de la magnificence de l’existence et le combat de Neruda. Par sa ressemblance troublante avec le poète, Luis Gnecco incarne ce rôle complexe avec simplicité et efficacité, mais loin de la grandeur d’un chilien reconnu internationalement. A ses côtés, Gael Garcia Bernal incarne son poursuivant avec un air froid et impassible et des yeux constamment plissés, sans qu’il ne quitte cette attitude de tout le film. Dès lors que Pablo Larrain s’autorise tout ce qu’il veut par la liberté fantasmée de cette icône, le film a tendance à irriter dans certains de ses parti-pris notamment lorsque des personnages discutent d’un seul et même sujet mais découpé au montage dans divers endroits, comme pour montrer qu’il est question de Neruda, partout et tout le temps. Sauf que le procédé répété à force anéanti l’audace initiale. Reste donc ce road-movie irrévérencieux qui déstabilisera les esprits les plus cartésiens tandis que ceux qui accepteront l’idée de s’ouvrir à une nouvelle forme de narration seront charmés. Pour bien saisir toute la singularité du film, il faut se tourner vers Pablo Larrain qui ne pouvait pas trouver plus métaphorique que dire C’est plus un film à la Neruda qu’un film sur Neruda ».Voir aussi — Neruda Un film de Pablo Larrain Avec Gael Garcia Bernal, Alfredo Castro, Luis Gnecco… Distributeur Wild Bunch Durée 108 minutes Genre Drame, Biopic Date de sortie indéterminée Chili, Espagne, Argentine, France – 2016 Neruda Bande-annonce Lavie de Pablo Neruda est riche en événements extérieurs. Neftali Ricardo Reyes est né Basutto - c'est le vrai nom du poète - dans la ville de Parral, dans la partie centrale du Chili. Cet événement a eu lieu le 12 juillet 1904. L'origine du poète. Son père était un chef de train -trains accompagnés chargés de gravats. Mère est morte de la consommation un mois après
Pablo Neruda - Il meurt lentement Il meurt lentement celui qui ne voyage pas, celui qui ne lit pas, celui qui n'écoute pas de musique, celui qui ne sait pas trouver grâce à ses yeux. Il meurt lentement celui qui détruit son amour-propre, celui qui ne se laisse jamais aider. Il meurt lentement celui qui devient esclave de l'habitude refaisant tous les jours les mêmes chemins, celui qui ne change jamais de repère, Ne se risque jamais à changer la couleur de ses vêtements Ou qui ne parle jamais à un inconnu Il meurt lentement celui qui évite la passion et son tourbillon d'émotions celles qui redonnent la lumière dans les yeux et réparent les coeurs blessés Il meurt lentement celui qui ne change pas de cap lorsqu'il est malheureux au travail ou en amour, celui qui ne prend pas de risques pour réaliser ses rêves, celui qui, pas une seule fois dans sa vie, n'a fui les conseils sensés. Vis maintenant! Risque-toi aujourd'hui! Agis tout de suite! Ne te laisse pas mourir lentement! Ne te prive pas d'être heureux!
En1948, le poète et sénateur Pablo Neruda critique ouvertement le gouvernement. Le président Videla demande alors sa destitution et arrestation, peu enclin au penchant communiste de Pablo. Neruda et son épouse
Le poète chilien Pablo Neruda est décédé le 23 septembre 1973, 30 ans après ses amis se réunissent dans sa maison d'Isla Negra, située à 100 km à l'ouest de Santiago, pour lui rendre hommage. Ses restes reposent dans le jardin de la villa, aujourd'hui transformée en musée, auprès de sa dernière épouse et muse Matilde Urrutia. Le président Ricardo Lagos et plusieurs de ses ministres retrouveront les admirateurs du poète mardi dans le jardin. Neftali Reyes Basualto, de son vrai nom, est né dans la petite ville de Parral, dans le sud du Chili le 12 juillet 1904, Il a commençait très tôt à composer des poèmes et a pris le nom de Pablo Neruda avant ses 15 ans, en honneur du poète tchécoslovaque Jan Neruda 1834-1891. Orphelin de sa mère morte lorsqu'il n'avait qu'un mois, il passe son enfance à Temuco, élevé par son père cheminot et sa belle-mère Trinidad Candia Malverde. En 1953 à Madrid, il fréquente les cercles auxquels participent Federico Garcia Lorca, Rafael Alberti et d'autres intellectuels. Prix Nobel de Littérature Communiste, Pablo Neruda entre en clandestinité, après l'interdiction du Parti communiste au Chili, jusqu'à sa fuite en 1948 vers l'Argentine puis vers l'Europe où il s'exile pendant cinq ans en Italie et en France entre autres. De retour au Chili, il est candidat à la présidence mais se retire en faveur du leader socialiste Salvador Allende, qui gagne l'élection du 4 septembre 1970. Sous le gouvernement de Salvador Allende, Pablo Neruda est ambassadeur du Chili à Paris, où il recevra en octobre le Prix Nobel de Littérature en 1971. Il revient au Chili au début de 1973, rongé par un cancer qui finira par l'emporter à 69 ans, deux semaines après le suicide de son ami Salvador Allende dans le Palais de la Moneda, le jour du putsch du général Augusto Pinochet qui a dirigé le pays pendant 17 ans. YHeNv9. 202 404 252 69 400 205 297 140 71

le train de la vie pablo neruda